Si la logomania s’est imposée, c’est d’abord et surtout grâce aux réseaux sociaux. Les marques mentionnées ci-dessus ont été remises au goût du jour par de jeunes créateurs qui les ont fait défiler sur les podiums, donc sur Instagram. Elles ont ainsi continué à toucher un public pointu et averti.
Cherchant un second souffle, les marques ont alors relancé des pièces cultes en série limitée, avec un logotype bien visible et un plan marketing digital reposant amplement sur les influenceurs-seuses mode qui opèrent sur les plateformes de partage de photos. Quelques milliers, ou plutôt millions, de likes plus tard, le bouche à oreille 3.0 a fait son effet. Les pièces collector et vintage aux logos surdimensionnés sont adoptées massivement par les Millenials. Un effet boule de neige qui s’autoalimente : puisque les tenues publiées en ligne se parent de maxi-logos, les marques s’offrent une formidable visibilité auprès de leur public cible et ce à moindre coût. On vit une époque formidable.
Notre avis est que les marques ont tout intérêt à conserver une identité graphique singulière et remarquable, sans se laisser porter par les injonctions et les tendances actuelles en design de marque qui contribuent de façon dramatique à l’uniformisation des logotypes. Soit dit en passant, la principale raison invoquée est de plaire aux Millenials, pour "rajeunir la cible" croit-on. Or, ce sont finalement les logotypes avec le plus d’aspérités, à l’opposé des marques « Millenials » ou « Digitals Natives » en noir et blanc et en typographie sans serif, qui ont contribué au tsunami commercial des marques citées dans cet article, et non leurs versions actuelles assagies et lissées.
C’est donc bien l’héritage graphique des marques, leurs détails design, leurs aspérités qui ont séduit la jeune génération nostalgique en quête d’authenticité.